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samedi 20 juillet 2013

Normandie sous le signe du soleil, de Blake, et des séries...



  Le soleil brille en Normandie (eh oui, tout arrive), et la chaleur est tempérée par une fraîche brise locale (voilà qui est déjà plus normand !) qui me berce au moment où j’écris cet article. L’horizon est bleu, les vaches mâchent de l’herbe, l’eau est à 18 degrés, bref tout va bien.

  Après cette mise en perspective (il faut bien que vous m’imaginiez, à la terrasse d’un café en train de siroter une limonade afin d’attraper un peu de Wifi déficient), passons à mes lectures du moment.

  Je viens de terminer la biographie de William Blake par Gilbert Keith Chesterton, publiée pour la première fois en 1920.

  Comme je vais travailler sur Blake l’an prochain et que la biographie de référence (celle de Harold Bloom) est beaucoup plus volumineuse et beaucoup plus coûteuse, je me suis dit que cette petite biographie (200 pages dans mon édition, mais avec un tout petit espace de texte, et une gravure toutes les trois pages, donc plutôt l’équivalent de 90 pages dans une édition standard) pourrait être un bon point de départ pendant les vacances.
  C’était dans l’ensemble un ouvrage plaisant, très witty avec son humour à l’anglaise toujours présent, une mise en situation théâtrale afin de se représenter au mieux ce sacré numéro de William Blake, et qui a le mérite de s’attaquer courageusement à la doctrine quasi incompréhensible de l’auteur, en essayant de faire épouser au lecteur cette doctrine – au moyen d’analyses poussées aussi bien que de petites phrases accrocheuses et parfois même insolentes pour résumer certaines idées. En un mot, si vous voulez en apprendre pas mal sur Blake avec une lecture rapide, c’est sans doute l’ouvrage qu’il vous faut, d’autant plus que Blake fait partie de ces auteurs qu’il est impossible de pénétrer sans les étudier – à moins de raisonner selon le même système abracadabrant que lui, ce que personne n’a réussi à faire depuis qu’il est mort il y a deux cent ans maintenant.

  En revanche, j’ai été quelque peu dérangée par la teinte d’époque très voyante de cette biographie ; trop de préjugés sociaux, raciaux, culturels ici et là. Bref, un ethnocentrisme trop marqué, avec de temps en temps des fantaisies qui font sourire (comparaison de l’Irlandais typique avec l’Anglais typique), et d’autres qui font beaucoup moins sourire. On sent aussi Chesterton très réticent (à la limite de la pédanterie mal placée, plutôt) par rapport aux peintres Impressionnistes de son temps, ce qui n’est pas pour le rendre sympathique, qu’on apprécie les Impressionnistes ou non. Heureusement, ça ne constitue pas l’essentiel de l’ouvrage.
  En résumé : une bonne fondation qui se lit facilement si vous désirez vous renseigner sur Blake avant de vous y plonger, mais attention à garder une distance critique et à ne pas se laisser endoctriner par le biographe qui s’amuse un peu trop à faire son one man show du posh, stiff-upper-lipped British man.

Edition VO Cosimo Classics disponible à 18€. Il existe une traduction française qui vient d’être rééditée, qui paraît-il est très bonne, et qui est à 11€.

  Par ailleurs, qui dit vacances dit souvent passer du temps à regarder des séries. Je ne me décrirais pas comme une accro aux séries ; au contraire je ne suis que celles que je considère excellentes. Regarder une série que j’aime bien mais sans plus équivaut pour moi à une perte de temps. Mais j’ai tout de même fait quelques découvertes heureuses, et il y a pas mal de séries que j’ai envie de découvrir, car depuis quelques années le marché des séries a explosé autant en quantité qu’en qualité, et les séries sont bien plus estimées qu’avant.

  Un mot d’abord sur Ripper Street, qu’Alexandra de la Bouteille à la Mer m’a fait découvrir grâce à un billet fort intéressant. Il n’y a encore qu’une saison, faite de huit épisodes d’une heure chacun – une fois de plus, la BBC produit des sortes de mini-films de qualité. Cette série nous montre les enquêtes d’un commissariat de police dans les années 1890 d’un Londres sombre et insalubre, avec à son centre, l’inspecteur Reid, dont la fille a disparu et qui est obsédé par un tueur en série nommé « the Ripper ». L’esthétique est très sympa, l’histoire entraînante, et les acteurs vraiment bons (les fans de Game of Thrones retrouveront quelques uns de leurs chouchous, notamment avec un certain Bennet adorable comme tout). Mon favori personnel ici cependant, c’est l’Américain fugitif, proxénète, et expert en cadavres (il n’a pas l’air très fréquentable comme ça mais c’est à mon sens le personnage le plus riche de la série, et de loin). 
  J’ai eu un peu de mal à m’immerger dans la série aux premiers épisodes ; je trouve que ça partait trop dans tous les sens sans véritable énergie unificatrice et que parfois les raccords étaient mal organisés, ce qui complique la compréhension de certaines choses (alors que l’intrigue est à peu près 30 fois moins compliquée que celle de Sherlock et que Sherlock est passé crème pour mes neurones dès le premier visionnage), de plus les personnages féminins laissent franchement à désirer… mais les trois derniers épisodes de la saison étaient excellents (par rapport aux autres qui étaient juste bons), ce qui a énormément fait monter cette série dans mon estime : après tout, les débuts laborieux, de nombreuses séries en ont connus !

  Et un autre mot sur Dexter (je sais, j’ai huit ans de retard, mais je le vis bien).

  Très, très bonne découverte. C’est une série que je savais que j’allais regarder depuis longtemps, mais je n’ai jamais trouvé le temps de la regarder avant maintenant. Il faut dire que l’acteur principal est également un des protagonistes de Six Feet Under, ma série préférée entre toutes, donc forcément, ça me mettait la puce à l’oreille. Eh bien, je n’ai pas été déçue ! C’est dynamique, c’est drôle, c’est totalement barré, c’est osé, et c’est… très addictif ! Je viens de finir la première saison, j’ai de quoi regarder la deuxième, mais les semaines de vacances sans wifi (et donc sans accès aux saisons 3 et suivantes) vont être une dure mise à l’épreuve.
  Regardez le générique d’opening et vous serez conquis (âmes chochottes s’abstenir !).

  C’est tout pour le moment, chers lecteurs ! Sachez aussi que je lis Les Misérables en ce moment (on a tous un classique incontournable qu’on n’a honteusement jamais lu, c’était jusqu’ici le cas pour moi avec Les Misérables, dont j’avais lu 100 pages en deux jours avant… d’entrer en prépa). J’ai donc repris ma lecture au tout début, et j’en suis à présent page 149 dans une vieille édition avec deux tomes de quelques 800 pages chacun). Cette lecture me tenait à cœur depuis un moment, donc je profite des vacances loin des tentations du wifi meurtrières pour les gros classiques pour me mettre à fond dedans.

Bons baisers normands de la Côte Fleurie !
Alacris

5 commentaires:

  1. Contente d'avoir un petit coucou du fin fond de tes vacances :)
    Donc ouais, ça m'étonne pas les trucs que tu relève dans le ton de Chesterton, et les premiers épisodes de Ripper Street m'ont fait le même effet, alors qu'ensuite ça devient très cool. J'aime beaucoup l'américain aussi et Mr GoT. Les rôles féminins intéressants sont bien absents on est d'accord, c'est dommage. Surtout que la tête de la copine de l'américain me revient pas.

    Quant à Dexter je suis ravie que tu aimes ! Je l'ai découvert il y a quelques années, et j'ai tout de suite trouvé ça très cool, différent, intéressant. En ce moment moi je suis la dernière saison, j'ai hâte de voir le final !

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    1. Dans Ripper Street, la copine de l'américain a une tête de fouine mal intentionnée, on est d'accord XD . Et puis les autres personnages féminins ne sont guère mieux... peut-être que la prostituée qui s'échappe va avoir un rôle plus important dans la prochaine saison mais elle reste très naïve malheureusement, un peu l'éternelle demoiselle en détresse u.u

      Dexteeeer, c'est tellement bieeeeeeen ! Je suis au milieu de la saison 2, par manque de wifi je ne regarde qu'un épisode par jour grand maximum, à ce niveau-là c'est du véritable rationnement ! >__< en tout cas j'espère que je vais échapper au spoil, le final fait grand bruit.

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  2. Il me semble que tu rentres aujourd'hui ce weekend ^^. j'espère que tu as passé de bonnes vacances du coup ;)
    Je n'ai jamais essayé le genre biographique mais à force de tomber sur des avis comme le tien je me dis que je devrais peut être sauter le pas :p.
    J'ai regardé le premier épisode de Ripper street et je n'ai pas du tout accroché >< Matilda n'arrête pas de me dire que cela s'améliore ensuite (et toi aussi comme j'ai pu le constater!). Pour Dexter, après deux épisodes attrapés un soir à la télé je dois avouer que l'ambiance était trop dérangeante pour moi xD.
    Bon courage pour Les Misérables ! J'espère que cela te plaira ;)

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    1. Nope, toujours en Normandie ! Je rejoins mes parents (plus loin en Normandie, mais avec le wifi) le dimanche 4 normalement xD. Là aujourd'hui il pleut des cordes (d'ailleurs la pluie vient jusqu'à mon ordi malgré le chapiteau sous lequel je me trouve, je l'essuie avec mon pull, c'est folklo), mais j'ai eu du beau temps donc c'est cool n_n

      Le style biographique, c'est bien quand on a un auteur qui nous plait vachement je pense !

      Ripper Street ça devient vraiment mieux ensuite =) au pire comme ça a beaucoup une structure de film tu peux demander à Matilda de te résumer les trucs importants qu'il y a dans les premiers épisodes (il y en a si peu), et passer directement aux derniers qui sont super XD c'est de la triche mais ça évite de regarder plusieurs épisodes moyens ^.^ .

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  3. J'ai découvert également il n'y a pas très longtemps la série Ripper Street. Gros coup de cœur ! J'ai adorée du début à la fin, et j'attends la saison 2 avec impatience ;)

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«Il faut tout dire. La première des libertés est la liberté de tout dire»
Maurice Blanchot

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